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  • La fortune en fin de course

    Les paris hippiques sont devenus un véritable sport national au Burkina Faso. Sur les terrasses des maquis, les gens s’échangent le nom du jockey ou les numéros des chevaux qui ont brigué la victoire dans les hippodromes de Longchamp, Vincennes ou Deauville la veille au matin. Certains peuvent parier jusqu’à la moitié de leur salaire, quitte à faire l’impasse sur l’argent de la « popote » et à laisser leur famille sans le sou, comme l’explique Boris, un habitué du PMU'B. Depuis les manifestations de 2014 et le départ de Campaore, la situation économique du pays s'est empirée. De nombreux Burkinabés placent tous leurs espoirs dans le PMU’B, qu’ils considèrent comme l’unique source de financement possible. Le PMU’B a pris son essor dans les années 1990 et l’on dénombre aujourd’hui plus de 300 kiosques à Ouagadougou, tous flanqués du logo de la LONAB, l’équivalent de la Française des jeux au Burkina. Détenue par l’État depuis 1994, la LONAB est la troisième entreprise la plus rentable du pays derrière la Société Nationale Burkinabè d'Hydrocarbures et la Société Nationale d'électricité du Burkina. Depuis leur introduction en Afrique par l'homme d'affaires corse Michel Tomi, les paris hippiques n'ont cessé de gagner en popularité et sont célébrés chaque année depuis trois ans lors du Grand prix d'Afrique dans l'hippodrome de Vincennes. Cette année, il a eu lieu le 05 février.